70ème anniversaire de la libération


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Une centaine de personnes ont commémoré la Libération

La municipalité aidée de bénévoles a commémoré, samedi, la libération de la commune, il y a 70 ans jours pour jours.

Au programme : une exposition photo se tenait à la mairie, une gerbe a été déposée au monument aux morts avec lecture d'un extrait de discours du Général de Gaulle du 6 juin 1944 par le maire, Jean-Marie Lebehot, et enfin, plusieurs témoins : Jeannine Boulay, Bernard Osmond, André Vieillard, etc. ont raconté la libération de la commune par la 2e division US du général Maurice Rose.

Henriette Eudes a repris son rôle d'institutrice pour faire un petit topo sur la Libération : « La colonne blindée de Rose prit un rythme soutenu, en dépit de la nuit qui tombait. Ses blindés dépassèrent des positions allemandes. Quelques véhicules allemands furent aussitôt faits prisonniers. Sur la route au sud de Canisy, les Sherman de Rose détruisirent des semi-chenilles qui n'avaient de des mitrailleuses pour toute défense. Canisy était en flammes, ayant été bombardé par des P-47 Thunderbolt. La colonne blindée mit du temps pour se frayer un chemin dans les ruines. Dans le château local, ils trouvèrent un hôpital de campagne allemand où ils capturèrent des blessés, des médecins et des infirmières. Rose ne voulait pas perdre de temps. » Une partie de ses hommes a continué vers le Mesnil-Herman, l'autre vers Quibou et Dangy.

Outre les pompiers, le député, Philippe Gosselin, et le conseiller général Etienne Viard, une petite centaine d'habitants avaient fait le déplacement pour assister à cette cérémonie du souvenir. Le maire a également mentionné la dernière installation dans la commune : « Quatre mats qui au gré des saisons et de l'actualité prendront diverses couleurs ». Pour l'occasion, ils étaient ornés des drapeaux des libérateurs. « Et bientôt, ils prendront les couleurs de la réconciliation avec le drapeau allemand. »

André Vieillard a témoigné du bombardement du 25 juillet 1944

André Vieillard, 87 ans et toujours fringant. Il avait 17 ans en 1944. L'ancien militaire, né à la ferme de la Valette à Canisy a fréquenté l'école pour garçons. Comme beaucoup, il a quitté Canisy, le 22 juillet 1944.

L'exode le conduira à Villebaudon, le 25 juillet, le jour du bombardement massif décidé par Eisenhower afin d'ouvrir une brèche au général Collins et à son infanterie.

« J'ai vu le sol se soulever »

« Les vétérans américains m'ont demandé de témoigner de ce jour-là, car ils trouvaient extraordinaire que des civils survivent à ces bombes et mitraillages. J'étais à la hauteur de l'église de Villebaudon, j'ai vu un char allemand qui souhaitait rejoindre la Chapelle-Enjuger. Mais lorsque l'ennemi a vu les vagues d'avions approchés, ils se sont couchés littéralement dans le fossé. Bien que couvert de feuillages, j'ai vu pour la 1re fois ces gens-là trembler de trouille. Il paraît qu'ils étaient des guerriers extraordinaires que rien n'arrêtait ! Ils n'osaient plus bouger, ils étaient sidérés... J'avoue que je n'en menais pas bien large également. Le bombardement a commencé, j'ai vu le sol se soulever, une masse de poussière rouge à l'horizon montait à une hauteur inconsidérable... »

Celle-ci a d'ailleurs valu un pilonnage sur leurs propres soldats et des pertes inhérentes. « La résistance allemande a encore perduré une partie de la journée. Ce n'est seulement que le 26 juillet que le général Rose a enfoncé la ligne de résistance. » Celui-ci est arrivé à la gare de Canisy peu après.


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